Jeudi 6 août 1914
Le jour commence
à poindre et l’on commence à percevoir les parties saillantes du champ de
bataille. La fusillade se relâche, le canon faiblit. L’accalmie s’annonce pour
4h. On fait la relève
hâtive des blessés et vers 6h la fusillade et le canon donnent en plein.
Je descends les
biens communaux avec
mes brancardiers tandis que les balles sifflent autour de nous. J’avais aidé le Dr Van der Ghinst (9e)
à évacuer son poste bombardé.
De temps en temps
une salve de shrapnells nous surpasse et monte en gerbe de feu à 2-300 mètres de nous. Nous installons notre
poste dans la rue principale de Sart Tilman.
Le duel devient meurtrier pour nos chasseurs (qui?) résistent jusqu’à 10h30, alors se
lève le doute, le 1er chasseur
ne tire-t-il pas sur le 4e et réciproquement. La sonnerie du 4e chasseur résonne : cessez-le-feu – Le
1er répond une fois et malgré cela les balles nous arrive une jeune fille
de 14 ans à la poitrine perforée. Nous
hissons le drapeau tricolore et chaque belge qui se présente est aussitôt abattu.
Au moment où je
vais soigner un homme du 14
e de ligne d’un coup de baïonnette à la mâchoire, celui-ci
m’indique la position et la marche en avant des Allemands
J’en fais ce plan
et le porte au major Melot qui agit en conséquence. Remontons à l’assaut pour
redescendre vers le pont d’Ougrée. En portant ce billet au major j’ai dû me terrer deux fois et faire le mort tellement les balles
sifflent à mes oreilles.
A l’arrivée je
culbute et je m’ouvre le genou. En arrivant à Ougrée nous tombons sur quelques
Allemands qui minaient le pont et voulant nous couper toute retraite.
Ils se rendent
mais à ce moment des Allemands débouchent de la rue d’angle et un coup de feu
part, on met les prisonniers en joue et la retraite s’effectue en bon ordre.
Ils étaient les derniers survivants du 73e commandé par le prince de Lippe et son fils, morts tous deux
dans cette journée mémorable.
A 1h on embarque
nos prisonniers pour XBrugesX.
Je surveille l’embarquement de deux trains de blessés. Je soigne quelques chasseurs ci-là + XXX. Je prends la route d'Ans vers 6h½ alors
que les canons tonnent à nouveau
depuis ½ heure.
A Ans je trébuche contre des
cadavres de chevaux, Xune caisse renverséeX,
4 XXX de ravitaillement
et des hommes tués par des Uhlans.
Je file en auto sur Waremme. Je
rattrape un fourgon du genie.
Je me hisse et à 1h de Waremme, je rencontre 3
Uhlans campés sur leurs chevaux et s’échappent ventre à terre. Ironie
nous étions 2 mal armés contre 3 bien montés.
J’arrive à 1h½ du
matin à Waremme.
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